Procès de Vincent Reynouard, 16/09
Publié le dimanche 18 septembre 2016 - Billet - Lien permanent
Procès de Vincent Reynouard, 16/09
Hier 16 septembre se tenait, à la XVIIe chambre correctionnelle du Tribunal de Paris, un nouveau procès de Vincent Reynouard, en son absence, bien sûr.
Voici ce que nous écrit ce jour Vincent :
"Hier, mon procès s’est déroulé à la XVIIe Chambre correctionnelle du Tribunal de Paris. En mon absence, naturellement, car je ne veux pas paraître en France, et encore moins dans l’enceinte d’un tribunal. Je suis peut-être naïf, mais pas au point de me jeter dans la gueule du loup. Trois vidéos étaient poursuivies par le Ministère public et la LICRA. Le procureur a réclamé un an de prison ferme et 5.000 € d’amende, la LICRA 10.000 € de dommages et intérêts et d’autres frais de justice.
Je pense qu’il n’y aura pas de surprise: je serai condamné au maximum et basta. Tout est joué d’avance. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Il y a une loi et, face à cette loi, je suis un multirécidiviste qui n’a jamais tenu compte des avertissements... Je comprends donc les juges qui se disent: "C’est un incorrigible, il faut dès lors frapper fort."
Naturellement, les juges pourraient avoir une certaine conscience qui jouerait à deux niveaux. Au premier niveau, ils se diraient: "Cet homme remet tout en cause pour délivrer son message. Il ne paraît ni idiot, ni fou, ni criminel... On ne remet pas tout en cause pour une simple haine des Juifs (d’autant plus qu’il n’a aucun motif de leur en vouloir...). C’est donc qu’il est persuadé de ce qu’il dit. Et s’il avait raison ? Dès lors, peut-on condamner ces gens dont la véracité du message sera peut-être reconnue un jour ?" Au deuxième niveau, plus prosaïque, les juges se diraient: "Tout de même, la liberté d’expression n’est pas pour rien..."
Mais force est de constater que, pour de multiples raisons, nous faisons face à des juges dénués de toute conscience: "Il y a une loi, je l’applique d’autant plus sévèrement que vous êtes un récidiviste. Certes, il y a trente ans, vous n’auriez pas été condamné. De même, outre-Manche, vous ne seriez pas condamné. Mais, ici et maintenant, vous devez l’être."
C’est cette absence de conscience qui nous tue. Mais les juges sont-ils bien différents de tous les autres ? Je ne le crois pas. Les juges ne sont que le reflet de cette société individualiste où chacun se trouve étouffé par la routine et l’envie de mener sa petite vie tranquille, sans faire de vagues. Donc, oui, il y a une loi et, une loi, il faut la respecter. Point final, cela ne va pas plus loin.